Lévis, le 24 février 2015 – Les villes de Québec et de Lévis poursuivent leurs démarches dans le dossier du pont de Québec en déposant aujourd’hui, auprès de l’organisme Héritage Canada La Fiducie Nationale, la candidature du pont au palmarès 2015 des dix sites les plus menacés au Canada. Cette candidature s’inscrit dans la foulée des actions entreprises par les deux villes pour inciter le CN à prendre ses responsabilités, et ce, indépendamment de la récente décision de la Cour supérieure du Québec.

Rappelons que depuis l’automne 2014, des lettres ont été envoyées aux principaux actionnaires du CN – dont le fondateur de Microsoft, M. Bill Gates – les invitant à enjoindre la compagnie de poursuivre et de terminer les travaux de peinture du pont de Québec. Récemment, l’appui des gouvernements fédéral et provincial a été sollicité afin que le pont fasse l’objet d’une proposition d’inscription à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. De plus, les deux villes sont devenues actionnaires du CN afin de pouvoir faire entendre leurs voix lors des assemblées annuelles de l’entreprise.

En lien avec ces initiatives publiques, la dégradation visuelle du pont de Québec a entraîné un mouvement de mobilisation citoyenne. L’initiative #PaintYourBridgeBill a été lancée sur les médias sociaux en novembre 2014, plus d’une dizaine de vidéos sur le sujet ont été vues par quelque 20 000 personnes.

En décembre dernier, un brunch populaire a été organisé, au cours duquel une photo de famille a été prise devant le pont et une pétition de 3 000 noms a été déposée à la Chambre des communes par le député Denis Blanchette. Ce mois-ci, en un temps record de deux heures, près de 550 personnes, dont le premier ministre Stephen Harper, ont démontré leur amour pour le pont de Québec en signant une immense carte de la Saint-Valentin destinée aux dirigeants du CN. La page Facebook « Aimons le pont de Québec », créée pour l’occasion, a récolté plus de 3 500 adeptes en moins de cinq jours.

Depuis la cession du pont par le gouvernement fédéral au CN en 1993, les programmes de restauration ont été graduellement amputés, si bien que les travaux de peinture furent stoppés en 2005 pour ne jamais reprendre depuis. Le CN ferme catégoriquement la porte à des travaux qu’il qualifie d’esthétiques, avec comme résultat que la porte d’entrée de la capitale et de Lévis, une merveille architecturale reconnue internationalement, est couverte de rouille sur 60 % de sa surface. À terme, la corrosion accélérée par l’exposition pourrait entraîner non seulement la perte de propriétés mécaniques, mais aussi la perte d’intégrité de la structure.

En novembre 2014, les trois paliers de gouvernement se sont entendus pour financer la moitié de la facture estimée à 200 M$ pour repeindre le pont. Malgré la bonne foi démontrée par les pouvoirs publics, l’offre de 100 M$ a été rejetée du revers de la main, et de façon très arrogante, dès le lendemain par le président-directeur général du CN, M. Claude Mongeau.

Le premier ministre du Canada, le premier ministre du Québec et des ministres des deux paliers de gouvernement ont joint leurs voix à celles des maires de Québec et de Lévis pour affirmer que la responsabilité du CN à l’égard du pont de Québec dépasse des considérations juridiques : elle est résolument morale et civique. Le pont représente un joyau d’architecture remarquable qui se doit d’être préservé. Les villes de Québec et de Lévis comptent maintenir la pression auprès du CN jusqu’à ce qu’il révise sa position dans le dossier.

À propos du pont de Québec

Le pont de Québec aura 100 ans en 2017. Ayant marqué l'histoire des transports et du génie au Canada, il est le plus long pont de type porte-à-faux au monde, faisant 549 mètres de portée libre entre ses piliers principaux. Au début du 20^e siècle, on le qualifiait de huitième merveille du monde tant sa construction représentait un défi colossal pour l’époque. Aujourd’hui, le pont de Québec est toujours considéré comme un chef-d’œuvre mondial d’ingénierie. Il a été déclaré Monument historique international en 1987 par l’American Society of Civil Engineers et la Société canadienne de génie civil, et désigné comme lieu historique national du Canada en 1995.

Annexe :

• Candidature - Pont de Québec (93 Ko)

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Source :

Florent Tanlet, attaché de presse
Bureau de la mairie
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